samedi 27 juin 2015

"Savannah Palissades" de Marc Archippe






Résumé :


Martin McAllister est un jeune banquier de Baltimore promis à un avenir radieux dans le monde difficile de la finance. La disparition prématurée de son épouse va lui imposer de reconsidérer son mode de vie et la société qu'il fréquente dans le Maryland. Il effectue un voyage à Savannah en Géorgie, en quête du souvenir des moments de bonheur qu'il y avait vécus avec sa femme. Emporté par l'ambiance de cet état du Sud et particulièrement par la quiétude et la fausse nonchalance de ses habitants, il va faire basculer sa vie en devenant propriétaire de « Savannah Palissades », la plus ancienne librairie de la ville. Mais c'est une tout autre réalité qui va l'emporter...


Mon avis :


Chronique de la reconquête d'une vie.

Après un deuil très difficile, le décès de sa femme, Martin McAllister va tout remettre en question : aussi bien sa vie professionnelle que personnelle. Il va prendre un grand virage, du monde de la finance où un avenir très brillant l'attend, à l'achat d'une librairie qui est la plus ancienne de Savannah en Géorgie dans le sud-est des États-Unis.

Il rompt avec tout ce qui pouvait être son ancienne vie et se retrouve entouré de nouveaux amis très attachant et qui l'adoptent aussitôt. Il va rencontrer aussi Nancy, jeune femme, à la fois étudiante et guide touristique à Charleston qui va devenir pour lui un point d'ancrage dans cette nouvelle vie.

Tous ces noms de villes nous rappellent l'histoire riche et prenante de la guerre de Sécession.

Les personnages et l'écriture de Marc Archippe nous font ressentir l'ambiance très particulière de cette région des USA, ancien fief des confédérés, une nonchalance, une autre façon de vivre. On a l'impression de vivre dans un monde à part, où la culture, la douceur de vivre ont une place à part.

Il va rencontrer aussi comme voisin un vieil homme, dernier rescapé du génocide de la dernière guerre mondiale, qui a adopté son petit neveu aveugle. Ce dernier aura une place privilégiée parmi tout ce petit monde.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Marc Archippe, à la fois incisive et douce. On a l'impression au décours du livre de passer de la nonchalance des hommes du sud, au questionnement très cartésien des nordistes.

Un tas d’événements, de découvertes au long de l'histoire trouveront leur signification en fin de livre, je n'en dirai pas plus, ce serait dommage de spoiler l'intérêt de la lecture.

En somme un sympathique livre sur la vie américaine et la remise en question d'une vie, après un choc douloureux. Il se lit facilement et agréablement, sans trop de vagues, quoique….


Et encore merci à la Masse critique Babelio et aux Éditions du Midi pour m'avoir permis de lire « Savannah Palissades »



samedi 20 juin 2015

"La perle et la coquille" de Nadia Hashimi




Résumé :



Kaboul, 2007 : les Talibans font la loi dans les rues. Avec un père toxicomane et sans frère, Rahima et ses sœurs ne peuvent quitter la maison. Leur seul espoir réside dans la tradition des « bacha posh », qui permettra à la jeune Rahima de se travestir jusqu'à ce qu'elle soit en âge de se marier. Elle jouit alors d'une liberté qui va la transformer à jamais, comme le fit, un siècle plus tôt, son ancêtre Shekiba. Les destinées de ces deux femmes se font écho, et permettent une exploration captivante de la condition féminine en Afghanistan.


Mon avis :


Kaboul, 2007.

Née dans une famille de filles, Rahima a rarement l'autorisation de sortir de chez elle, même et surtout pas pour aller à l'école et cela selon la loi des Talibans. La vieille coutume des « batcha posh » pourrait lui permettre de s'émanciper en tolérant qu'elle s'habille en garçon et soit traitée comme tel et par sa famille et par la société hypocrite qui veut y voir un arrangement pour faciliter la vie des autres membres de la famille.

Un temps pour elle de goûter à la liberté et à la joie d'apprendre et de s'amuser

Son père sous la dépendance de l'opium, va provoquer son destin et celui de ses sœurs .

Il est dure de naître fille dans un pays où tout est dû aux hommes. La dure loi d'une société patriarcale impitoyable envers celles qui ne se plient pas à ses exigences. La fille n'appartient pas à sa famille mais à celle de son mari, et pour Rahima c'est une vie d'esclave qui l'attend auprès d'un mari, de trois autres femmes et d'une belle-mère sans compassion ni tendresse.

A travers les récits que lui fait sa chère tante Shaima elle découvre que l'une de ses aïeules, Shekiba, avait déjà fait ce choix, d'être un fils pour son père, un siècle plus tôt.

La vie de de ces deux femmes, l'ancêtre et la petite-fille, se rejoignent dans leur combat pour survivre à tout prix, malgré l'adversité et la violence qui les entoure.

J'ai été touché par ce roman, on rentre dans l'intimité des femmes d'un clan, chaque famille est un clan a lui tout seul. Mais les même règles les régissent. Soumission, violences conjugales, chagrin et ignorance. A travers le récit, on comprend que d'autres femmes peuvent être plus heureuses que nos héroïnes mais vivent quand même sous la même domination.

Il ne fait pas bon, non plus d'avoir un handicap ou une disgrâce, qui fait dire que l'intéressé est maudit ou qu'il a mérité son châtiment.

Toute ces choses que nos sociétés ont toutes, plus ou moins connues, mais que l'évolution des mentalités et des mœurs ont adouci : nos révolutions sont passées par là. Mais dans ce pays, tout est encore à faire tout en respectant leurs mentalités. Des femmes cherchent à s'élever contre l'injustice et la corruption, mais malheur à elles, aussitôt elles en paient le prix fort.

J'ai beaucoup aimé l'écriture et le style de Nadia Hashimi, qui nous fait vivre le destin de ses deux héroïnes à travers deux périodes à cent d'intervalle. On y sent leurs doutes, leurs espérances, leurs déceptions, leurs découragements mais aussi leur recherche de l'amour, de l'affection qu'elles ont perdu en quittant leurs parents.

J'ai été très touchée par leur histoire, et je me dis qu'il est bon d'être nées ici et non pas là-bas…. Je leur souhaite de pouvoir se libérer de ces carcans que sont l'hypocrisie et l'ignorance qu'on leur fait subir et que l'espoir ne soit pas un vain mot.


Très beau roman sur deux femmes qui malgré toutes les brimades ont cherché à s'élever et à échapper à leur destin de soumises.



Citation :


Je fus une petite fille, puis je ne le fus plus
Je fus une "bascha posh", puis je ne le fus plus
Je fus la fille de mes parents, puis je ne le fus plus.
Je fus une mère, puis je ne le fus plus
Dès que je m'adaptais à une situation, elle changeait. Je changeais.
Le dernier changement fut le pire.


Merci à  Babelio/Masse critique et aux Editions Milady de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman en avant première.






samedi 13 juin 2015

L'anneau de l'Atlantide de Juliette Benzoni





Biographie de l'auteur :


Juliette Benzoni vit en banlieue parisienne. Ses oeuvres touchent un vaste et fidèle public. Elle s'impose aujourd'hui comme la reine du roman historique français avec, notamment, Le boiteux de Varsovie, La Florentine, Marie les intrigues, Marie les passions, La perle de l'Empereur, Les larmes de Marie-Antoinette, Le jeu de l'Amour et de la Mort, Secrets d’État...


Résumé :


Quel est cet anneau qu'un vieil homme frappé à mort et déshabillé confie à Aldo Morosini dans une rue de Venise, la nuit ? Quelques mots dans un dernier souffle évoquant l'Egypte. Or il pourrait s'agir d'un bijou venu de la légendaire Atlantide... Tandis que l'enquête de police ne mène à rien, quelqu'un vient réclamer le mort, un diplomate égyptien. Mais les questions qu'il pose déplaisent à Morosini qui l'éconduit. Et tout pourrait s'arrêter là, si, à quelque temps de là, celui-ci ne recevait une invitation à se rendre au Caire pour traiter une affaire délicate avec une ex-épouse du roi Fouad. Il accepte d'autant plus volontiers qu'il s'ennuie et espère retrouver là-bas son compère Vidal-Pellicorne qui " fouille " aux alentours du Nil. Tout va alors s'emmêler et même virer au cauchemar quand le sang coule à propos d'une légende : celle de la Reine Inconnue qui aurait régné sur l'Egypte, alors colonie d'Atlantide, au moment du cataclysme où s'engloutit l'île mythique. Sa tombe recèlerait des trésors inouïs défendus par une terrible malédiction que, seul, l'Anneau peut vaincre... Dès lors, tous les coups sont permis !


Mon avis :


Une aventure de plus pour le prince Aldo Morosini, celle-ci va l'entraîner en Égypte à la recherche d'une mystérieuse tombe de la Reine sans nom. Bien sur, on y retrouve les amis de toujours, à savoir l'égyptologue Adalbert, la Grande Tante Amélie et sa cousine Angéline du Plan-Crépin.

J'ai toujours plaisir à lire un roman de Juliette Benzoni, cela fait près de quarante ans que j'ai commencé avec la série des « Catherine » et j'ai continué avec ses multiples héros et héroïnes.

C'est une lecture facile, distrayante et instructive dans le sens où elle nous donne envie d'en savoir plus sur les personnages ou les lieux décrits.

L'action est toujours présente, avec rebondissements, enlèvements, jeunes filles à sauver, etc. Je dois dire que cette fois-ci malgré tout, j'ai senti qu'il y avait du remplissage, nos héros se répétant au long des pages.

En somme, un petit livre détente pour un moment détente…..





samedi 6 juin 2015

"Quartier lointain" de Jirô Taniguchi





Résumé :
Prix du meilleur scénario, Angoulême 2003

Qui n'a jamais rêvé de retourner en enfance ? C'est exactement ce qui arrive à cet homme mûr, qui de retour d'un voyage d'affaires, fait un détour par sa ville natale, pour se recueillir sur la tombe de sa mère. Il est alors projeté dans le passé, où il revit une journée de son enfance, tout en gardant son caractère et son expérience d'adulte. Pour la première fois, il verra ses parents avec le regard de quelqu'un à même de comprendre. 

Mon avis :

Dans le cadre de la lecture commune Bd du mois, je découvre « Quartier lointain » manga en deux tomes de Jiro Taniguchi.

Une découverte pour moi, car je n'ai vraiment pas l'habitude de ce genre de lecture, ni de dessins. Et pourtant j'adore les Bd, mais en couleurs. Ici donc, planche en noir et blanc, des visages stylisés, avec de grands yeux, bon je sais je peux paraître être une extraterrestre, mais j'ai eu un peu de mal au début, et puis l'histoire se faisant, je me suis laissée porter par l'histoire. Un petit côté fantastique qui n'est pas pour me déplaire.

En effet, Hiroshi Nakahara homme de 48 ans de retour d'un voyage d'affaire, fait un bond en arrière dans le temps, lors de ses 14 ans, période où son père les a quittés. Mais voilà, il a gardé son esprit d'adulte dans un corps d'adolescent. Les événements qui vont suivre seront donc vécus avec ses yeux et ses sentiments d'adultes.

Qui n'a pas regretté de n'avoir pas vu venir ou prévenir certains faits. C'est ce que Toshibi va essayer de faire. Mais les jeux ne sont-ils pas déjà faits ?

J'ai lu les deux tomes avec grand plaisir, je ne peux pas dire que j'aime le style manga, mais l'histoire est touchante et prenante car elle met en évidence les sentiments que l'on ressent étant enfant, et sur lesquels on a aucun pouvoir, que de pouvoir et vouloir comprendre. Qui n'a pas éprouvé l'envie de se retrouver en arrière au moment des jours insouciants et heureux de notre enfance.

Belle leçon pour Hiroshi, qui se remettra en question et comprendra qu'il a tout ce qu'il faut pour être heureux.

Un auteur que je découvert et que je compte mieux connaître. 







vendredi 5 juin 2015

"L'île des oubliés" de Victoria Hislop



Résumé :


L’été s’achève à Plaka, un village sur la côte nord de la Crète. Alexis, une jeune Anglaise diplômée d’archéologie, a choisi de s’y rendre parce que c’est là que sa mère est née et a vécu jusqu’à ses dix-huit ans. Une terrible découverte attend Alexis qui ignore tout de l’histoire de sa famille : de 1903 à 1957, Spinalonga, l’île qui fait face à Plaka et ressemble tant à un animal alangui allongé sur le dos, était une colonie de lépreux... et son arrière-grand-mère y aurait péri. Quels mystères effrayants recèle cette île que surplombent les ruines d’une forteresse vénitienne ? Pourquoi, Sophia, la mère d'Alexis, a-t-elle si violemment rompu avec son passé ? La jeune femme est bien décidée à lever le voile sur la déchirante destinée de ses aïeules et sur leurs sombres secrets... Bouleversant plaidoyer contre l'exclusion, L'Île des oubliés, traduit dans vingt-cinq pays et vendu à plus de deux millions d'exemplaires, a conquis le monde entier.

Mon avis :

Livre lu dans le cadre du challenge « Pioche dans la PAL », j'ai découvert la Crète de 1939 à 1958, ainsi que la léproserie de l'île de Spinalonga, où étaient relégués les lépreux grecs afin d'éviter toute contamination et cela depuis 1903.

C'est aussi l'histoire d'une famille de Plaka, petit village proche de l'île des oubliés, les Petrakis, doublement touchée par la lèpre à travers Eleni, la mère et Maria, la fille. C'est aussi une chronique familiale, car Alexis, jeune anglaise d'origine grecque part à la recherche des origines de sa mère, que celle-ci à toujours occulter.

Nous découvrons donc la vie de cette petit ville crétoise, Plaka, à travers plusieurs générations, ses us et coutumes, ses traditions, mais aussi la guerre 39/45 avec l'occupation de la Crète. L'île de Spinalonga ne verra jamais l'ombre d'un allemand, la contagion faisant trop peur.

J'ai apprécié ce livre par son écriture et son style simple et facile à lire, je dirais par contre que certaines descriptions prennent trop de place et font s'étirer l'histoire en longueur. Néanmoins, c'est une histoire attachante à travers une chronique familiale, qui nous montre une famille soudée par le malheur et où l'amour est le meilleur des remèdes pour traverser l'adversité.