samedi 5 septembre 2015

"Claude Gueux" de Victor Hugo



Résumé :

Claude Gueux est un voleur récidiviste condamné à une lourde peine. Le 7 novembre 1831, il tue le directeur des ateliers de sa prison. Ce crime le conduit à l'échafaud : il est guillotiné en juin 1832.
De ce fait divers Hugo retient le caractère exemplaire : la misère et la souffrance ont transformé un individu pacifique et "philanthrope" en meurtrier ; la justice, aveugle et implacable, l'a condamné à la peine capitale.
Ce texte, s'il confirme l'engagement de l'écrivain contre la peine de mort, dénonce aussi violemment une société dont le système judiciaire et pénal est contraire à toute idée de progrès social.


Mon avis :


Victor Hugo achève la dernière préface du Dernier Jour d'un condamné en 1832. Quand il découvre dans la Gazette des tribunaux du 19 mars 1832, le compte rendu du procès d'un certain Claude Gueux condamné à mort pour meurtre, il y découvre comme un écho de son plaidoyer contre la peine de mort et décide alors d'en faire un roman. Il retranscrit donc la vie de Claude Gueux dès son entrée dans la prison jusqu'à son exécution en passant par les motifs de son crime et son procès. Suit une longue réflexion de Victor Hugo sur les rôles et les devoirs de la société face au criminel.



Très court mais très fort. Victor Hugo a une puissance d'évocation et de conscience qui ressort dans ses écrits. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu Victor Hugo, je pense continuer à le redécouvrir.


jeudi 3 septembre 2015

"Divergente" - Trilogie de Veronica Roth




Résumé :


Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq factions.
À 16 ans, elle doit choisir son appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d'aptitudes n'est pas concluant.
Elle est divergente.
Ce secret peut la sauver...
Ou la tuer. 



Mon avis :


Trilogie pour adolescents dans la lignée de Hunger Games que j'ai lue d'une traite, et c'est bien mieux ainsi, car il n'y a pas d'interruption dans l'histoire et on garde bien en mémoire des différents personnages, ce qui n'est guère possible lorsqu'on est dans l'attente de la sortie des tomes suivants. Comme cette lecture s'inscrit dans le cadre du challenge pavés 2015/2016 je fais ma critique dans la globalité de l’œuvre.


L'histoire commence dans un monde post-apocalyptique, dans l'enceinte d'une ville, anciennement Chicago entourée d'une clôture qui est sensée protégée la population de l'extérieur.

La société est scindée en cinq factions : les Audacieux, les Altruistes, les Sincères, les Fraternels et les Érudits.

Nous faisons connaissance de Tris, jeune fille de 16 ans de la faction Altruiste qui doit faire son choix de faction qui va déterminer le reste sa vie. Mais voilà son test n'est pas concluant, et elle ne doit surtout pas divulguer les résultats car sa vie serait en danger : elle est Divergente, c'est à dire qu'elle est apte à plusieurs factions et résiste aux simulations par sérum.

Le premier tome nous raconte surtout son initiation dans la faction des Audacieux, sa rencontre avec Tobias alias Quatre son instructeur qui va devenir son petit ami, ainsi que son amitié avec Christina, Will, Al, Son combat pour rester dans le peloton de tête sous peine de se retrouver sans-faction.

La suite de l'histoire nous ramène à un combat entre les différentes factions et les sans-factions qui se sont retrouvés au banc de la société de part leur inaptitudes à intégrer les groupes.

Dans le troisième tome, on découvre que tout cela finalement n'est qu'affaire d'eugénisme mis au service d'une vaste manipulation gouvernementale et que la recherche scientifique de génétique pure n'est mise au service que du pouvoir.

J'ai bien aimé la fin, comme si elle s'inscrivait logiquement dans la lignée de l'histoire.

J'ai trouvé l'histoire en elle-même originale, le style est très simple et fluide, et nous sommes à la découverte d'un nouveau monde dans le cadre du post-apocalyptique.

Les thèmes chers aux adolescents y sont développés : l'émancipation familiale, les rivalités, la compétition, l'amitié, la haine, affronter et maîtriser ses peurs.

Par moment les dialogues m'ont semblé fort minimalistes, mais cela n'enlève rien à l'intérêt que l'on prend à suivre le déroulement de l'action.

Une histoire que j'ai bien aimée de par le cadre particulier des factions, et de ce que l'homme est prêt à faire quand son humanité ressort dans toute sa globalité.

A recommander aux ado.


Le silence des livres de Georges Steiner





Biographie :


George Steiner : Philosophe, essayiste et romancier est né à Paris en 1929. Ses parents, d’origine juive viennoise, lui donnent une éducation polyglotte et l’initient très tôt aux grands textes classiques : il n’a pas six ans que son père lui transmet son goût du grec ancien en lui faisant croire qu’un des passages les plus éblouissants de l’Iliade n'est pas traduit en allemand. C’est la naissance d’un des grands lecteurs du XXe siècle.


Mon avis :


Très court recueil, lu dans le cadre du challenge Méli-Mélo sur Babelio, qui nous raconte l'approche de George Steiner par rapport au livre, il s'intéresse ici au caractère fragile de l'écrit et en particulier du livre.
Et c'est à une histoire du livre depuis les tous premiers écrits qu'il nous invite : la succession de l'écrit à la transmission orale et de la mémoire.Il nous rappelle qu'à l''époque de Socrate et de Jésus de Nazareth, l'enseignement se faisait par oralité et non par écrit, tout se faisant par allégorie et par paraboles, avant que tout ce savoir ne passe plus tard par la forme écrite .Le passage à l'écrit et donc le livre ne fut réservé au début qu'à une élite proche du pouvoir ou de l’Église.
Et lorsque le livre se développa grâce à l'imprimerie la censure se mit en place, des écrits comme ceux de Galilée et autres, furent jugés comme subversifs et interdit, sinon détruits.
Beaucoup plus récent, le siècle dernier, fut le théâtre de conflits atroces, qui démarrèrent souvent par l'élimination d'une littérature non conforme aux normes des pouvoirs en place, comme le nazisme et le stalisnisme, préfiguration de ce qui arriva aux hommes eux-mêmes.

Et puis à présent, époque du tout numérique, le livre doit trouver sa place, avec le tout et n'importe quoi… avec le foisonnement de tant d'écrits, on peut se demander si la censure ne devrait pas se faire d'elle même, pour que les dérives (appel à la haine, négationnismes, appels au meurtres etc.) ne se mettent pas systématiquement en place.

Et un plus, à ce dire que le silence des livres a laissé place à l'époque contemporaine, à un monde où le silence dans la lecture est devenu un luxe presque suspect.

Une lecture instructive qui m'a demandé un gros effort de concentration, et donc d'être vraiment à ma lecture car pas si simple !!!!