mercredi 28 octobre 2015

"Le papyrus de César" de Ferri et Conrad (36ème de la série)




Résumé :


L'intrigue du Papyrus de César repose sur une idée simple mais lumineuse. Confronter à nouveau l'univers et la mythologie d'Astérix à l'actualité qui nous entoure. À Rome, César est sur le point de lancer ses « Commentaires sur La Guerre des Gaules ». Un livre qui, comme chacun le sait, va lui permettre d'entrer à la postérité. Pourtant, son chapitre «Revers subis face aux irréductibles Gaulois» chagrine son éditeur et agent Promoplus.

La 36e aventure des irréductibles gaulois est sortie le 22 octobre. Sous la plume et les pinceaux de Ferri et Conrad, les héros se confrontent aux réseaux sociaux.


Mon avis :


J'ai toujours autant de plaisir à lire les aventures de nos irréductibles gaulois, Astérix et Obélix, j'ai toujours eu un petit faible pour Idéfix et bien sûr tout le village, Ils sont très attachant. Ce dernier opus est vraiment très agréable niveau scénario et mise en bulles. Les réparties de nos héros et des protagonistes nous mènent à l'heure de la communication. Tout au long de l'album on n'a pas le temps de s'ennuyer, les bons jeux de mots se suivent et s'enchaînent. Et on en redemande. Donc pour moi, excellent.


"Deux enfants dans la tourmente" de Line Meller-Saïd





Résumé :

Tranche d'âge : 9 à 14 ans

En donnant la parole à deux enfants, l’un juif, l’autre musulman, dans la tourmente de la guerre d’Algérie, Line Meller nous fait poser un autre regard sur ces tragiques «événements». Dans sa langue simple mais qui fait mouche, volontairement proche de celle des enfants, c’est à un voyage initiatique au sein de leur vérité que nous sommes invités. Et nous touchons ainsi à la portée universelle de ce regard qui vient du cœur, ni savant ni partisan, mais tellement juste et intemporel.


Biographie de l'auteur :




Line Meller, née Saïd à Blida, de formation philosophique et psychologique, mère de cinq enfants élevés en Algérie, a œuvré au sein d'une association caritative. Son expérience de la vie algérienne donne valeur de témoignage à la toile de fond quotidienne des histoires qu’elle tisse. L'auteur a déjà publié « Un marché sans juifs », « Parcelle d'Algérie après 1962 », ainsi que « Alger », « un enfant dans la tourmente », « La Juive au Tchador, » et « Blida et des poussières. »


Mon avis :


Un grand merci à Babelio et les Éditions Chemins de Traverse pour cette belle découverte.

Ce court livre jeunesse nous raconte l'enfance de Ange-Abraham Choukroun et de Mustapha son ami, à travers le journal de Ange et de sa correspondance avec son meilleur ami.

Enfance dans l'Algérie des années 60, déchirée par un état de guerre, de massacres, de tueries et de souffrance. Les enfants sont liés par une amitié indéfectible, qui perdure malgré l'éloignement géographique de Ange, le juif et de Mustapha, le kabyle.

Le livre démarre lors des 9 ans d'Ange, et l'on voit les événements monter en puissance à travers son journal intime, son insouciance se transformer en peur, et finalement l'exil.

Ce livre écrit avec des mots d'enfants est très émouvant, mais aussi très drôle, car dicté par l’innocence de la jeunesse. Il est étayé sur des faits réels et raconte une période douloureuse de l'histoire d'Algérie.

Un sujet délicat évoqué avec beaucoup de pudeur.

Très belle écriture de l'auteure, j'ai beaucoup aimée.




jeudi 22 octobre 2015

"Loin de la foule déchaînée" de Thomas Hardy



Résumé :



Gabriel Oak, jeune paysan du Wessex, est devenu propriétaire d’une bergerie. Il s’éprend de Bathsheba Everdene, venue s’installer au pays avec sa tante. Mais la belle repousse ses avances avec hauteur. Ayant perdu toutes ses bêtes par la faute d’un chien mal dressé, Gabriel, ruiné, est réduit à trouver du travail dans une ferme qu’il vient de sauver d’un incendie et dont la propriétaire n’est autre que… Bathsheba qu’un héritage a rendue riche.
Le quatrième roman de Thomas Hardy (1874) fut son premier grand succès public et critique.


Mon avis :


Ce roman est paru initialement en feuilleton en 1874 dans le « Cornhill Magazine », en France il a été publié pour la première fois en 1901 sous le titre « Barbara » jusqu'en 198O (source Wiki).

Bathseba Everdene est une belle jeune femme, au caractère bien trempé. Elle fait la connaissance au début du roman de Gabriel Oak fermier, qui tombe sous son charme au point de la demander en mariage. Elle refuse. Par un étrange concours de circonstances, la situation financière de nos deux héros se trouvent inversée et Oak se retrouve berger engagé au service de celle qu'il aime.

Thomas Hardy décrit ici l'Angleterre rurale du 19ème siècle, avec ses principes, ses codes, où apparemment une femme ne peut être indépendante, surtout à la tête d'une grosse propriété comme celle dont hérite Bathseba. La jeune femme devra se battre pour se faire admettre dans la société masculine des fermiers et commerçants du coin.

Très belle découverte d'un classique de la littérature anglaise. J'ai beaucoup aimé l'histoire de cette jeune femme, au début très insouciante et même très vaniteuse, qui se cherche et veut son indépendance. Mais le cœur et les sentiments sont là, et ce sont eux qui prendront le pas.

Un classique anglais beaucoup trop méconnu en France, que j'ai beaucoup apprécié.




lundi 12 octobre 2015

"La mort du roi Tsongor" de Laurent Gaudé



Résumé :


Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d'un empire immense, s'apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c'est Troie assiégée, c'est Thèbes livrée à la haine. Le monarque s'éteint ; son plus jeune fils s'en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l'image de ce que fut le vénéré - et aussi le haïssable - roi Tsongor. Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l'insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s'accomplir, de quelque manière, l'apprentissage de la honte.


Mon avis :


De Laurent Gaudé, j'ai déjà lu « Le soleil des Scorta » très puissant et que j'avais adoré. « La mort du roi Tsongor » nous amène dans une histoire digne des tragédies grecques. Deux hommes s'affrontent pour une femme, et entraînent leurs armées et leur peuple dans une surenchère de guerre, de destruction, de morts.
Le roi Tsongor l'a vue venir cette guerre, et n'a pas voulu prendre parti. Pour cela il s'est donné la mort. Serait-ce la honte de ses tueries et guerres précédentes lorsqu'il conquérait son territoire qui lui aurait fait prendre cette décision ?


J'aime beaucoup l'écriture de Laurent Gaudé : elle est fluide, agréable et dynamique. Elle retranscrit bien les sentiments du roi Tsongor face au désastre qu'est devenu son clan. Un livre qui mérite son prix des libraires 2003 et le prix Goncourt des lycéens 2002.


mercredi 7 octobre 2015

"Zeina, Bacha posh" de Cécilia Dutter




Résumé :


Zeina est un bacha posh, une fille-garçon, selon la coutume ancestrale en Afghanistan. Lors d’un voyage à Paris avec une association humanitaire, elle va s’enfuir, laissant derrière elle la misère et la peur. Chrysalide, la jeune femme devient papillon, mannequin admirée et fêtée de tous. Mais elle n’a jamais oublié son pays. Pourra-t-elle un jour aider celui-ci et gagner une liberté réelle ?


Mon avis :


Un grand merci à la masse critique Babelio et aux Éditions du Rocher de m'avoir fait découvrir « Zeina, Bacha Posh ».

Cécilia Dutter nous raconte Zeina, sa jeunesse en tant que bacha posch, son refus de se soumettre à la loi de sa famille , sa fuite lors d'une visite avec une ONG en France, sa recherche d'une nouvelle vie dans les rues de Paris, sa découverte par un photographe qui découvre en elle sa beauté et la projette dans le milieu du mannequinat. Elle y démarre une carrière brillante qui la met sous les feux des projecteurs. Mais elle ne sent pas plus libre d'elle-même qu'elle ne l'était à Kaboul, malgré une situation matérielle plus que suffisante, elle n'arrive pas à trouver son identité propre, son bonheur de femme. Un homme la mettra sur la voie, un engagement profond pour son pays la rendra heureuse, mais avant d'en arriver là, elle aura vécu une partie de sa vie sous l'influence des hommes, tout en les manipulant. Une sorte de vengeance pour elle.
Mais le bonheur, elle s'en rendra compte n'est que dans le dépassement de soi, et l'aide qu'elle apportera à plus démunis qu'elle, lui redonnera ce que son enfance lui a pris.

Très beau livre. J'avais déjà lu quelques livres sur les Bacha Posh, et en connaissait déjà la signification. Cette histoire nous en parle évidemment au début, car le problème de Zeina est celui d'avoir été élevée comme un garçon avec tous les privilèges qui vont avec, en Afghanistan. Le choc est très rude lorsqu'elle doit reprendre son identité de fille et la construction de sa personnalité en souffrira .

On voit ensuite la confrontation avec notre société, qui considère la femme comme libre, mais qui la soumet quand même à d'autres diktats, celui de l'apparence, de la beauté dans ce milieu professionnel extrêmement dur qu'est la mode. Tout cela fait un effet détonant, et Zeina mettra de nombreuses années avant de trouver son équilibre.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Cécilia Dutter, rapide, nerveuse et pleine de sensibilité qui nous parle avec sincérité de femmes de notre temps.