samedi 21 mai 2016

Serpentine (Mélanie Fazi)




Une boutique de tatouage où l'on emploie des encres un peu spéciales.
Une aire d'autoroute qui devient un refuge à la nuit tombée.
Une ligne de métro où l'on fait d'étranges rencontres.
Un restaurant grec dont la patronne se nomme Circé.
Une maison italienne où deux enfants croisent un esprit familier...
Tels sont les décors du quotidien où prennent racine ces dix nouvelles. Dix étapes, et autant de façades rassurantes au premier abord... mais qui s'ouvrent bientôt sur des zones plus troubles.
Car les lieux les plus familiers dissimulent souvent des failles, écho de ces fêlures que l'on porte en soi.
Il suffit de si peu, parfois, pour que tout bascule...

Biographie de l'auteur : 

A vingt-sept ans à peine, Mélanie Fazi est l'une des voix à parler le plus haut et clair dans le paysage Fantastique francophone. Avec, dès ses premiers pas, une cadence et une identité marquée, elle a imposé un style protéiforme qui ne cesse de surprendre le lecteur par sa véracité. Prix Merlin 2002, auteure d'un roman de Fantastique en 2003, elle nous livre ici son premier recueil de nouvelles.

Prix obtenus :

Grand prix de l'Imaginaire, nouvelle/Short story 2015
Matilda : Merlin Nouvelle/Short Story 2002



Sur les dix nouvelles lues, je dirais que mes préférences vont à "Nous reprendre à la route" comme un message d'espoir, à "Mémoires des herbes aromatiques" pour le côté comédie et vengeresque. "Matilda" et "Rêves de cendres" m'ont mis très mal à l'aise, on y sent du mal être et une recherche de soi qui portent à des situations extrêmes.
Petit théâtre de rame, incursion dans le métro, se présente un peu comme une petite pièce de théâtre : différents tableaux avec une succession de personnages autour d'une seule apparition qui est le héros principal de cette nouvelle. Très originale dans sa forme et aussi dans son fond : le regard de l'autre.

Le passeur de pluie est très sensible, très accrocheur avec un brin de nostalgie lorsqu'une maison de famille se doit être vendue… les enfants sont adorables dans leur recherche de l'esprit de la maison . On a l'impression de sentir vivre cette maison.

J'ai moins aimé « Le passeur », peut-être un peu trop de sensibilité de ma part vis à vis d'un psychopathe plein de remords mais qui est près à recommencer ses actes pour retrouver ses sensations.

Quand à la dernière nouvelle, je dirais que les héros m'ont fait penser à des vampires , ils aspirent tout ce qui fait l'essence même de l'homme : son passé, ses expériences, son âme.

Je découvre l'écriture de Mélanie Fazi et je peux dire que j'adore, c'est plein de sentiments, d'émotions, de sensibilité qui viennent toucher en nous les points sensibles qui nous font réagir à telle ou telle nouvelle. Elle nous fait partager d'autres émotions inconnues aussi bien agréables que dérangeantes. En somme une belle découverte pas forcément sur les thèmes choisis, qui m'ont parfois mise très mal à l'aise, mais sur son écriture très fluide et surtout très poétique en toute occasion.

mercredi 18 mai 2016

"Un été avec Louise" de Laura Moriarty




Résumé :


Août 1922. Louise Brooks a 15 ans.
Cette future icône du cinéma muet intègre la prestigieuse école de danse de Denishawn et touche du doigt son rêve : quitter sa ville étriquée du Kansas pour la flamboyante New York.
Seule ombre au tableau, ses parents lui imposent une chaperonne, Cora Carlisle. Une femme aux antipodes de la jeune Louise, avec des valeurs, le souci des convenances, mais aussi de lourds secrets... Car si Cora se porte volontaire pour accompagner la jeune fille, c'est avant tout pour pouvoir partir sur les traces de son propre passé obscur.
Elle n'imaginait pas que préserver la vertu de sa protégée s'avérerait aussi difficile. Louise, avec son air mutin, son petit carré noir soyeux à la frange bien dessinée, attire les regards, elle a soif de liberté et entend bien profiter de cette ville enchanteresse qui foisonne de théâtres, résonne d'un jazz enivrant et fourmille d'hommes. Ces cinq semaines passées ensemble vont changer le cours de leur vie à jamais....
Une sublime fresque romanesque tout en sensibilité, deux portraits de femmes d'une force, d'une audace et d'une modernité éblouissantes !

Biographie de l'auteur :

Née à Honolulu sur l'archipel d'Hawaii, diplômée en sciences sociales, Laura Moriarty a obtenu une bourse à l'académie Phillips Exeter suite à son premier roman L’Égale des autres, publié en 2004. Elle vit désormais avec sa fille à Lawrence, au Kansas, ou elle se consacre à l'écriture. Un été avec Louise est son premier roman à paraître au Fleuve Noir.

Mon avis :


« Un été avec Louise » n'est pas seulement un simple roman mais je dirais plutôt une magnifique fresque de l'histoire américaine, doublée de deux portraits terriblement humains et incroyablement complexes, de deux femmes dont on suit les destins croisés sur près de soixante-dix ans à savoir Louise Brooks, grande actrice du muet des années folles et de Cora Carlisle, jeune femme de 36 ans qui elle aussi a une histoire particulièrement représentative de cette époque.

Composé de trois parties, (le voyage en train jusqu'à New York, le séjour new-yorkais, entre rêve éveillé et désenchantement, puis le retour à Wichita), « Un Été avec Louise » ne cesse de prendre de l'ampleur et de gagner en profondeur à mesure que l'on découvre les personnages et que défilent les années.

Cette histoire nous permet d'en apprendre beaucoup sur l'icône du muet « Louise Brooks », mais également sur l'industrie du cinéma, le monde cruel d'Hollywood, notamment à travers le moment crucial et décisif du muet au parlant, qui a fait beaucoup de mal, certains acteurs adulés hier ce sont retrouvés, oubliés, voire dénigrés, du jour au lendemain. On découvre également la vie nocturne new yorkaise et ses nombreux divertissements, notamment la comédie musicale Shuffle Along, écrite, produite, dirigée et jouée exclusivement par des Noirs, qui avait fait scandale au début des années 20, mais lancera la carrière de la Perle noire, Joséphine Baker, née la même année que Louise

Concernant celle qui deviendra Loulou, tous les faits relatés, en rapport avec son enfance, sa vie de femme, sa carrière,... sont véridiques. On découvre alors une femme très intelligente, à l'esprit vif, une femme éprise de liberté, souhaitant laisser libre cours à ses désirs, quitte à payer le prix fort. Très émouvant mais aussi édifiant, cet aspect biographique donne envie d'en savoir toujours plus sur l'actrice. Ce roman me donne l'envie de lire son autobiographie écrite par elle-même « Loulou à Hollywood »

Quant à Cora... Comment ne pas succomber à cette héroïne inoubliable ? Comment demeurer insensible à son évolution remarquablement puissante, bouleversante de trentenaire aigrie, prisonnière de sa propre ignorance, d'épouse coincée, terrifiée par la vie, préférant alors la critique facile à la réflexion. Elle deviendra une femme libérée, engagée, ouverte d'esprit, téméraire, fondamentalement bonne et... amoureuse.

Historiquement et socialement très fouillé, Un Été avec Louise aborde les grands bouleversements, préoccupations, combats qui ont forgé l'Histoire américaine, décennie après décennie.

Les années folles, la prohibition et ses bootleggers, le KKK et le racisme ambiant, le krach boursier et ses douloureuses conséquences, les tempêtes de poussière ; la condition féminine, l'adoption, l'avortement, la contraception, les relations homme-femme ; l'évolution de la mode, de l'étouffant corset aux robes-chemisiers laissant enfin le corps respirer, les ourlets remontent, s'allongent, en fonction de l'état d'esprit du moment, de la bienséance imposée. L'homosexualité se présente également comme l'un des thèmes principaux du roman.

Voici un livre que j'aurai aimé de bout en bout, un vrai coup de cœur. Une belle histoire romancée il est vrai mais à travers l'Histoire d'une génération. Ce qui lui donne une grande force.

samedi 7 mai 2016

"Les confessions de Mr Harrison" de Elizabeth Gaskell




Résumé :


« Tout en cheminant jusque chez moi, Jack me dit : «Ma parole, Frank ! Ce que j'ai pu m'amuser avec la petite dame en bleu. Je lui ai dit que tu m'écrivais tous les samedis pour me raconter les événements de la semaine. Elle a tout gobé.» Il s'arrêta pour rire, car il était secoué par de tels accès, de tels spasmes d'hilarité, qu'il n'était plus en état de marcher. «Et je lui ai dit aussi que tu étais amoureux fou - nouveau spasme - d'une personne dont je n'avais pas réussi à t'arracher le nom, mais qui avait des cheveux châtain clair - bref, j'ai peint d'après nature et décrit avec précision tout ce que j'avais sous les yeux ; puis j'ai ajouté que je voulais à tout prix voir ta bien-aimée et la supplier d'avoir pitié de toi, car avec les femmes tu étais le garçon le plus timoré, le plus poltron du monde.» A ces mots, il fut saisi par une crise de fou rire si violente que je crus qu'il allait rouler sur le pavé.» [...] Je finis par être obligé de rire, si furieux que j'eusse été jusque-là ; son impudence était irrésistible. »

Gaskell fustige le snobisme et les fausses valeurs, la cupidité et la roublardise. Elle traque les bassesses et les hypocrisies. [...] L'ironie - quelle manie avec un art consommé - est davantage celle d'une aimable moraliste que d'une contemptrice de la société victorienne corsetée et conformiste. Mais jamais elle n'interdit à son lecteur de lire entre les lignes...

E. Giuliani La Croix, 01/04/2010


Biographie :


Elizabeth Gaskell fait partie de la grande et talentueuse cohorte des romancières anglaises du XIXe siècle, aux côtés de Jane Austen, Charlotte, Emily et Anne Brontë et George Eliot. Ses romans et nouvelles se distinguent par leur charme, leur vivacité, leur humour, leur intelligence et même leur courage, si l'on songe au tollé que soulevèrent au moment de leur parution certains d'entre eux, jugé beaucoup trop progressistes par une partie de la bourgeoisie d'outre-Manche. Malgré ses nombreuses occupations, cette femme de pasteur et mère de quatre filles a trouvé le temps de laisser à la postérité une œuvre foisonnante.


Mon avis :


« Confessions de Mr. Harrison » est un court roman, publié entre les mois de février et d’avril 1851, dans le magazine « The Ladies Companion and Monthly Magazine ». Le narrateur et principal protagoniste de l’histoire, Mr Harrison, est un jeune médecin, qui évoque avec beaucoup de réalisme et d’humour ses premiers pas dans la profession et son apprentissage de la vie sociale dans une petite ville de province.

J'adore la plume d'Elizabeth Gaskell, pleine d'ironie envers les travers et les habitudes de la bourgeoisie provinciale. Elle dépeint aussi les joies et les peines du métier de médecin de campagne, alors en pleine évolution.

« C’est en effet au cours de la première moitié du XIXe siècle que ces généralistes, dont la formation avait été jusque là assez sommaire, commencèrent à suivre des études dignes de ce nom et purent peu à peu s’élever dans la hiérarchie sociale. Mrs Gaskell connaissait bien ce milieu, car un de ses oncles maternels, Peter Holland, était justement un de ces hommes en pleine ascension sociale. Elle séjourna souvent dans sa famille, avant son mariage et eut l’occasion de le voir à l’œuvre et de l’accompagner parfois dans ses tournées. Le fils de Peter, Henry Holland, devint à son tour un médecin réputé, ce qui permit à sa cousine de se tenir au courant des progrès médicaux et scientifiques et de donner ainsi plus de vraisemblance à son personnage et à son intrigue »

J'ai lu dernièrement « Nord et Sud » et je continuerai en principe avec « Ruth » de notre auteure outre-Atlantique. J'aime ce côté très caustique qu'elle a vis à vis de la société de l'époque ainsi que toute l'hypocrisie qui existe dans les relations sociales de tout ce petit monde.

D'un autre côté, ce roman, pourrait être qualifié : comment s'en sortir, pour un jeune homme lorsqu'il se retrouve sous les yeux et les ragots d'une toute petite ville ou alors comment détruire une réputation sans en avoir l'air.

Charmant.





vendredi 29 avril 2016

Avant j'étais juste immortel de Juliette Bouchet –






Résumé :


Raphaël, quadra bobo puceau malgré lui, vit reclus dans un vieux manoir sur la Côte d'Albâtre, et n'aime les gens que pour les vider de leur sang. Malheureusement, de plus en plus sujet aux intoxications alimentaires, il passe une nuit sur deux le bide en vrac et les certitudes branlantes. Un soir, après une de ses virées, dans un noir couloir du manoir, il tombe nez à nez avec un vieux lord anglais, Sir Roberts. Attendri par l'humour so british du vieux bonhomme, Raphaël le « transforme », sans lui demander son accord, pour s'en faire un compagnon. Tous les deux battent alors la campagne à la recherche d'humains gluten free. Des nonnes jouvencelles aux vieux paysans de l'arrière-pays, dénicher un humain qui mange bien devient une mission un brin compliquée. Et tout s'emballe encore davantage quand notre beau puceau aux crocs acérés rencontre une doctoresse à la beauté diablesse.



Mon avis :


« Avant j'étais juste immortel » ou comment avoir un autre regard sur les vampires.

Ils sont comme nous, ils ont besoin de manger bio, et à notre époque ce n'est pas une mince affaire. Entre les substances illicites, ou alors licites mais quand même indigestes, notre pauvre Raphaël, a bien du mal à se nourrir.

Au détour d'une ancienne demeure qu'il a squattée, il découvre Sir Roberts, le légitime propriétaire et comme celui-ci est un rien ronchon mais attachant, il le transforme pour avoir un peu de compagnie dans sa grande solitude. De mésaventures en aventures, le petit groupe se transforme en petite famille, avec de nouveaux petits compagnons ainsi que la famille naturelle (complètement déjantée) de Raphaël, car et bien tenez-vous il est le dernier rejeton de la descendance de Vlad l'empaleur.

Tout le monde compte sur lui pour avoir une descendance, mais lui il a peur de l'amour, de la perte de l'être aimé, mais c'est sans compter avec une très jolie docteure qui va mettre à mal tous ses principes.




A travers son style léger, un rien provocateur, truculent mais si frais, l'auteure m'a bien fait rire mais aussi réfléchir. Et oui, car les travers et paradoxes de notre monde sont bien mis en évidence à la sauce vampiresque. La lecture est une succession de bons mots très truculents, ainsi que de considérations très touchantes sur l'humanité des hommes à travers Raphaël et ses sentiments pratiquement humains.

J'ai beaucoup aimé, malgré le côté parfois un peu grossier de certaines situations, mais je dirais que c'est un petit livre qui fait mouche car on en ressort tout attendri sur le sort de ces pauvres vampires.;-)

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Laffont pour ce bon moment de lecture.

lundi 18 avril 2016

Intégrale "La licorne" de Mathieu Gabella et de Anthony Jean





Intégrale


Tome 1 – Le dernier temple d'Asclépios


1565. Plusieurs anatomistes réputés meurent dans des conditions étranges. À Paris, Ambroise Paré, chirurgien du roi en butte aux médecins de la Faculté – qui voient en lui un rustre parvenu – constate le décès de l’un d’eux. En enquêtant, il croise d’inquiétantes créatures et découvre que certaines recherches – que le pouvoir et l’Église cherchent à étouffer – sont en jeu…


Tome 2 – Ad Naturam


Le corps humain évolue ! Pas naturellement, mais de manière provoquée ! Par qui ? Pour quoi ? C'est ce que doit découvrir un petit groupe de médecins aux moyens insoupçonnés, les Asclépiades, rassemblés autour de Michel de Nostredame. Leur but ? Constituer une armée de savants pour faire avancer la science et confondre celui qui joue impunément avec l'anatomie humaine.


Tome 3 – Les eaux noires de Venise


A Venise Ambroise Paré et ses alliés ont découvert le laboratoire d'où tout est parti. Surtout, ils savent comment cet incroyable chantier a été mis en œuvre, qui est à l'origine de la mutation du corps humain et comment il a procédé. Mais les découvertes s'arrêtent là ! L'Ennemi engage une lutte sans merci, emportant Ambroise. Désemparé, la troupe doit quand même poursuivre sa quête… à Venise.


Tome 4 – Le jour du baptême


Ambroise Paré et ses alliés savent enfin où se trouve la Licorne. Il ne leur reste plus qu'à franchir un obstacle : le château du Chasseur où réside le vampire seul capable de contrôler les Primordiaux. Le moment idéal pour frapper : durant l'alignement de la constellation de la Licorne, appelé le jour du « Baptême », qui arrive une fois l'an. … La prochaine aura lieu dans trois jours.


Mon avis :


De prime abord, j'ai eu un peu de mal avec le premier tome, confusion avec la profusion des personnages, des grosses bébêtes toutes d'os et de muscles, puis je me suis sentie en terrain connu, quand sont apparus Ambroise Paré, Michel de Nostredame mais aussi l'Inquisition. Le fil est un peu picaresque dans les répartis pleines d'humour.

Puis au fil et à mesure que défilaient les pages, je me suis sentie captivée par ce mélange de fantastique et de médecine. Il fallait y penser fabriquer ou améliorer des humanoïdes à partir d'os et de muscles d'autrui. Penser à la transformation du corps humain à travers les mikrobios, comme la nanotechnologie de notre époque.

Il faut s'accrocher dans le déroulement de l'action, car ça va vite, très vite, et dans les dialogues et dans les planches.

Les trames se distinguent bien dans chaque tome mais j'ai eu une préférence pour les deux derniers.

Ce que je peux dire c'est que les auteurs réussissent à nous accrocher, nous lecteurs par la montée en puissance de l'histoire. Un savant mélange de l'époque de la Renaissance, siècle des découvertes importantes niveau voyages de part le monde, mais aussi voyage à l'intérieur du corps humain, élément infime mais si complexe.

Des allusions très appuyées sur la mythologie antique avec l'apparition des titans, du bestiaire mythologique, des premières créatures d'avant le déluge.

Et puis quel panel de savants, médecins, scientifiques. De quoi se plonger à nouveau dans cette époque si riche de découvertes.

Un plus pour moi, qui suis fan de broderie, la mise en évidence de ces magnifiques tapisseries murales de « La dame à la Licorne » qui sert de trame importante dans le déroulement de l'histoire

Une lecture à la foi touffue mais passionnante, à se dire qu'une première lecture ne suffit pas. Une deuxième s'impose à tête reposée et en s'attardant sur les planches. Ce que je ferai prochainement. Je préfère laisser un peu de temps pour mieux le reprendre pour mieux le déguster...comme un bon plat, c'est meilleur réchauffé.






mardi 29 mars 2016

Les compagnons du Flamboyant de Marie Pontacq






Résumé :



Les Compagnons du Flamboyant - Inde, 1760. 
Elodée, Rose, Margot et Aster de Kergoet habitent la Ville Blanche, à Pondichéry. Elles connaissent les robes, les serviteurs, les gouverneurs, la nourriture à foison, les livres, les poupées... Seulement c'était avant le siège de la ville par les troupes anglaises. Les serviteurs désertent, les habitants ont du mal à se nourrir et le père des fillettes n'est plus là depuis de longs mois. Livrées à elles-mêmes, elles vont devoir trouver une solution. Partir ? Oui, mais comment ? Grâce à Meena, leur servante, elles parviennent à quitter Pondichéry et à se diriger vers une terre moins dangereuse. Mais ce n'est que le début de leurs ennuis... Et de leur renaissance ?


Mon avis :


Roman jeunesse à partir de 12 ans,

Un grand merci à Babelio et Aux Éditions du Jasmin


Pondichéry en 1760, les canons grondent. Les Anglais sont au portes de la ville et celle-ci est affamée. Pour les sœurs Kergoet, Elodée, Rose, Margot et Aster la famine se fait sentir, la peur s'est installée, leur père absent depuis de long en mois s'est rendu en Bretagne pour régler une affaire d'héritage et le chemin est loin en cette époque du 18ème siècle.

La plupart de leurs relations ne sont plus là, et c'est sur Meena leur nounou, qu'elles pourront le plus compter pour quitter la ville au plus fort de la guerre mais celle-ci ne pourra pas les accompagner dans leurs péripéties. Ce seront Babu leur guide et Mutthu le fils de Meena qui seront leur soutien.

Très joli roman jeunesse, pour les ados à partir de 12 ans. Il nous relate les événements de 1760 à Pondichery, comptoir français de la Compagnie des Indes lors de la guerre de sept ans. Les troupes anglaises assiègent, affament la ville forçant le gouverneur français à donner sa reddition.

Dans ce tourbillon d'événements, les quatre jeunes sœurs prennent le parti de fuir vers la campagne, la faim se faisant sentir. Elles trouvent refuge dans une mystérieuse chauderie abandonnée. Dans sa cour trône un majestueux flamboyant…

Cette expérience sera pour elle quatre, très difficile, mais surtout salvatrice dans l'apprentissage de ce qu'est la vie au quotidien, elles vont devoir chercher les ressources au plus profond d'elles-mêmes.

Une histoire dans la grande Histoire ; depuis ma plus tendre enfance, c'est ce genre de livres qui m'a toujours attiré. J'ai souvent appris à connaître par le truchement des mésaventures de mes héros, la grande Histoire et m'a portée à en connaître toujours plus sur les événements que je découvrais. A mettre entre toutes les mains de nos jeunes lecteurs (et moins jeunes) qui ainsi découvriront peut-être le plaisir de l'Histoire.

lundi 28 mars 2016

"Terremer" d'Ursula Le Guin



L'histoire se déroule sur Terremer qui est un archipel magique constitué d’îles innombrables, C'est un monde médiéval où la magie est largement présente et se fonde sur la connaissance du vrai nom des personnes et des choses.

Dans Terremer, trois contes sont à l'honneur : « Le sorcier de Terremer » sorti en 1968 qui nous présente le jeune Épervier, que certains dons prédisposent à l’usage de la magie. Il va suivre l’enseignement d’un vieux sorcier, puis rejoint l’école de magie de Roke. Il apprend que le pouvoir réside dans le vrai nom des choses... et que son propre vrai nom est Ged. Il est particulièrement doué mais va apprendre la sagesse de la plus terrible des façons.

Le deuxième conte « Les tombeaux d'Atuan » est sorti en 1971 : À sept ans Tenar a été enlevée à ses parents pour être conduite aux tombeaux Atuan. Réincarnation reconnue de la dernière prêtresse des Innommables, son existence est désormais vouée au culte des ces puissances . Elle devient Arha, la dévorée et son unique horizon est d’apprendre à servir ses maîtres ombrageux. Pourtant il existe d’autres lieux et d’autres façons de vivre de par le monde. Ne lui manque plus qu’une occasion et elle va la saisir avec Épervier qui lui, mène une autre quête.

Et enfin le troisième « L'ultime Rivage » sorti en 1972 nous ramène à Ged comme fil conducteur et pourchasseur d'Ombres.

De plusieurs lieux différents parviennent à Roke des rumeurs inquiétantes. A l’Ouest, les dragons semblent avoir oublié le langage sacré et s’entre tuent. Du lointain sud et du Nord-ouest, on colporte la nouvelle que la magie s’est perdue et que les habitants vivent dépourvus de toute joie de vivre. Pour l’Archimage Ged, le temps est venu de faire face à son destin quitte à l’accomplir jusqu’aux portes de la mort. Il est accompagné par Arren, prince des îles, jeune homme dans lequel il perçoit un grand destin.

Ces trois contes ou gestes, nous entraîne dans un monde original et grandiose. Ses histoires ont pour toile de fond la mer, l'eau, élément central des aventures de Ged avec son bateau « Voiltloin ». Il affronte ses propres faiblesses, sa peur et son orgueil. Il vient au secours de Tenar, et la libère de l'emprise des ombres des dieux anciens et lui donne un nouveau sens à sa vie, et enfin en dernier lieu il conduit Arren vers son destin.

Ursula Le Guin a une superbe écriture, dense, agréable et très prenante. Il faut prendre le temps de la lire, et de bien s'imprégner de son univers et on a plus qu'à se laisser emporter dans les aventures épiques d'Epervier, de Tenar et d'Arren ainsi que les autres protagonistes de leurs histoires. Terremer est le premier que je lis, mais le cycle comporte six volumes : cinq romans et un recueil de nouvelles , et il est centré sur les vies de Ged, Tenar, Lebannen et Tehanu que je ne pourrai que découvrir après avoir tant apprécié Terremer. J'ai déjà dans ma PAL « Tehanu » et « Le vent d'ailleurs ».

Un gros coup de cœur.







samedi 19 mars 2016

"Terrienne" de Jean-Claude Mourlevat



Résumé :


Tout commence sur une route de campagne... Après avoir reçu un message de sa sœur, disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche et passe de l'autre côté. Elle se retrouve dans un monde parallèle, un ailleurs dépourvu d'humanité, mais où elle rencontrera cependant des alliés inoubliables.

La dystopie selon Jean-Claude Mourlevat. Vous ne respirerez plus jamais de la même manière.

« L'idée de Terrienne m'est venue pendant un de mes trajets quotidiens en voiture. Je n'ai jamais écrit aussi près de mon quotidien, mais jamais non plus aussi loin... à la fois chez moi et un monde parallèle.
Jean-Claude Mourlevat »

Terrienne a reçu de nombreux prix :


Prix Claude Fauriel 2011
Prix Européen Utopiales Jeunesse 2011
Prix Chimères 2011
Prix Trégor Ados 2012
Prix Romans et sac à dos 2013
Prix Farniente 2013
Prix Ado de Rennes 2013


Biographie de l'auteur :


Jean-Claude Mourlevat est né en 1952 à Ambert en Auvergne, de parents agriculteurs.
Il est le cinquième enfant de six. Il fait des études à Strasbourg, Toulouse, Bonn et Paris et exerce brièvement le métier de professeur d'allemand avant de devenir comédien et metteur en scène de théâtre. À partir de 1997, il se consacre à l'écriture, avec tout d'abord des contes, puis un premier roman, La Balafre.
Depuis, les livres se succèdent avec bonheur, plébiscités par les lecteurs, la critique et les prix littéraires : Le Combat d'hiver, Le Chagrin du roi mort, Terrienne.

Mon avis :


Nouvelle participation du mois à la Lecture commune imaginaire jeunesse avec « Terrienne » de Jean-Claude Mourlevat, auteur que je découvre avec ce livre adressé à des ado de plus de 13 ans.

Avec Terrienne on passe à travers Anne, dans un monde parallèle à la Terre. Un monde à faire frémir n'importe lequel d'entre nous, un univers blanc, aseptisé, ennuyeux à mourir, d'ailleurs leurs habitants, si résistant à tout, en meurt d' « ennui »!!!

Anne Collodi pénètre par le biais d’un passage dans cet univers particulier, à la recherche de sa sœur Gabrielle qui est devenue une « capturée », c’est-à-dire une femme terrienne ramenée dans ce monde, pour le plaisir des hommes puissants. Anne ne sera pas seule dans son entreprise, plusieurs personnages l’aideront : Mr Virgil, Mme Stormiwell, Torkensen et Bran… Terriens ou habitants de ce monde vide, ils risqueront leur vie pour aider la jeune fille dans sa recherche.


J'ai trouvé que cette histoire était une très bonne dystopie racontée à travers les yeux d'Anne, jeune fille de notre monde, tout à fait humaine et bien dans sa peau. Elle n'est pas préparée à rencontrer cet univers, qui a tout pour déboussoler les bons terriens que nous sommes. Après avoir lu ce livre, on se dit que notre bonne vieille Terre est pleine de contradictions et d'oppositions, mais qu'est ce que c'est bon d'y vivre et de pouvoir éprouver des émotions quelles soient bonnes ou moins bonnes, de sentir les parfums de la nature, de rire, d'écouter la musique, de déguster des bons plats… tous ces petits plaisirs qui font le bonheur d'être.

Dans ce monde parallèle tout est triste à mourir, la violence est sous-jacente sous des airs d'indifférence et de douceur et lorsqu'on arrive à Estrellas, c'est vraiment là que l'horreur prend sa place. Par assimilation on pourrait y voir les dérives de la période hitlérienne.

J'ai passé un très bon moment avec ce livre, malgré le malaise que cette société parallèle provoquait en moi, tous uniformisés, sans sentiments, ni joie, ni colère à part quelques cas isolés qui se cachent pour ne pas éveiller l'attention de leur société.

A la toute fin, la dernière phrase est terrible de sens et de conséquences, comme un clin d’œil de l'auteur qui dirait "oui je sais, rien n'est aussi simple, rien n'est jamais acquis".

En somme un livre que j'ai beaucoup apprécié et que j'ai trouvé très agréable à lire, c'est fluide, bien rythmé, l'action est là, les personnages principaux sont très sympathiques. Donc pour moi une bonne pioche pour cette lecture commune imaginaire, qui m'a fait découvrir l'écriture de Jean-Claude Mourlevat. A voir ses autres romans !!!!








lundi 14 mars 2016

"Mosa Wosa" de Nathalie Le Gendre



Résumé :


Au début du XXIII ème siècle, Les Blancs, fuyant la sécheresse, se sont réfugiés dans d'immenses TechnoCi-T climatisées qu'ils ont bâti dans le désert. les Indiens, abandonnant les réserves, se sont installés dans de miraculeux oasis pour vivre à la manière de leurs ancêtres. Deux mondes, deux civilisations que tout sépare. A la mort de son grand-père, le jeune Mòsa, sang-mêlé, décide de quitter l'oasis et ceux qui l'ont élevé pour partir à la recherche de son père, l'homme blanc qui l'a abandonné à la naissance. Il explore l'univers fascinant et impitoyable de la mégapole et découvre qu'il a un frère jumeau, Wòsa, atteint d'un mal incurable. Quelle est la nature exacte du lien qui unit les deux adolescents? Les deux jeunes garçons, que tout oppose, auront-ils la force d'affronter leur destin commun ?


Mon avis :


Chouette petit roman jeunesse qui nous a été proposé pour la lecture commune imaginaire de ce mois.

Il pose les thèmes de l'identité et du clonage, du racisme, de la différence, de la maladie. Dans ce monde apocalyptique, il met en relief le contraste des deux civilisations survivantes : l'une dans les grands espaces, à travers des traditions ancestrales, le chamanisme où l'harmonie règne entre l'homme et la nature, et l'autre dans de grandes mégalopoles où l'homme toujours à la recherche de plus de technologies et de sciences se déshumanise au point d'ignorer celui qui vit à côté de lui et de rejeter celui qui est différent autant par l'aspect que par la maladie (en l’occurrence les clones).

Mosa et Wosa sont « frères » à l'âge où l'on remet souvent tout en question. Nathalie Le Gendre s'adresse à travers ce livre à de très jeunes ados, qui ont souvent besoin d'identification à des héros proches d'eux .

Il est vrai que les thèmes sont bien présents mais peu exploités, ni les personnages très fouillés, mais pour avoir eu tant de mal à faire lire mes garçons à cet âge et d'avoir eu le droit en permanence à la remarque « Trop gros le livre, je le lirai pas » avec des gros yeux, je trouve sympa d'aborder ce genre de thèmes dans un court livre, quitte à en parler avec eux ensuite et les orienter vers le sujet par petit bout… Par exemple la découverte de la culture indienne, du chamanisme, de la place de la femme dans cette religion, etc. Des dérives des technologies, du clonage et de ce que cela peut impliquer.

Avec mes yeux d'adulte, il est vrai que ce livre est facile et vite lu, comme vous dites un peu léger dans son fond, mais l'écriture de Nathalie Le Gendre est très plaisante donc tout bon pour la forme.



jeudi 10 mars 2016

« Trois contes » de Gustave Flaubert






« Trois contes » est le titre d'un recueil de trois nouvelles de Gustave Flaubert parues sous forme d'épisodes dans deux journaux différents au cours du mois d'avril 1877 et publiées dans leur intégralité le 24 avril 1877 par l'éditeur Georges Charpentier.
Cette œuvre est sa dernière production romanesque achevée puisqu'il devait mourir trois ans après sa publication.

- Un cœur simple
- La légende de Saint-Julien l'Hospitalier
- Hérodias

Les trois contes sont reliés par leur dimension religieuse et très mystique. Les héros sont différents, les époques aussi.

Avec « Un cœur simple » on découvre une jeune femme simple, du 19ème siècle en Normandie, région natale de Flaubert, malmenée par la vie et qui découvre à travers des bonheurs simples et la piété un sens à sa vie.

« Saint Julien » lui est un grand seigneur du Moyen-Âge qui passe de la cruauté à la sainteté à travers diverses épreuves. L'histoire est en partie un souvenir de la contemplation de Flaubert, des vitraux de l’Église de Caudebec en Normandie et de la Cathédrale de Rouen.

« Hérodias » est l'épouse du Tétrarque de Judée, Hérode Antipas qui dans la tradition chrétienne, est connue pour avoir demandé à son époux et obtenue la tête de Saint-Jean Baptiste en manipulant sa fille Salomé lors d'un banquet.

Ce qui domine dans les trois contes c'est la solitude des héros face aux événements qu'ils doivent affronter. On y ressent un grand pessimisme de la part de l'auteur qui en était à sa fin de vie et qui doutait de pouvoir terminer son œuvre.

Personnellement des trois nouvelles, c'est la première « Un cœur simple » qui m'a le plus touchée. La simplicité, le cœur bon de cette jeune femme qui se satisfait du peu qu'on lui donne, et qui est prête à tout pour les enfants de sa maîtresse (qui pourtant ne lui donne pas beaucoup d'affection) est vraiment touchante.

On peut dire que l'écriture de Flaubert est très belle, les descriptions très imagées, le vocabulaire est très riche. Mais je ne suis pas très fan de sa littérature, le pessimisme étant trop présent, et ses héros bien trop mystiques.



« Ceux qui sauront » de Pierre Bordage








Après l’exécution publique de Jules Ferry et le renversement du gouvernement Gambetta en 1882, le roi Philippe VII a durablement installé la monarchie absolue en France. La Seconde Restauration a fermé les écoles et interdit l’apprentissage de la lecture et de l’écriture aux masses laborieuses, jugées trop dangereuses pour être instruites. Les progrès techniques sont réservés aux élites. Le Parti de l’Ordre veille.

C'est dans cette ambiance, que Jean, jeune « cou noir » tombe amoureux de Clara, jeune aristocrate, fille de l'Argentier à la cour du roi.

A travers sa narration Pierre Bordage, nous mets dans le prolongement du 18ème et 19ème siècle, niveau mentalité, 20ème niveau technologie. On a l'impression de se retrouver dans « Les misérables » de Victor Hugo, lors des grosses révolutions populaires du 19ème siècle, lors de la manifestation des laissez pour compte de la société ainsi que dans l'eugénisme nazi, lorsque Hitler voulait exterminer tous les handicapés mentaux et physiques.

La foule prolétarienne ne cesse de se révolter, mais son inculture, son illettrisme la condamne à échouer. Alors les plus malins, les plus instruits misent sur l’éveil des consciences par l’éducation. Ceux qui sauront sauveront les autres. Bel idéal, qui pour l'instant n'aboutit à rien, malgré les bonnes volontés mais qui espérons le, marchera mieux dans les autres tomes.

Ce premier tome m'a bien accroché, autant par l'histoire ( car j'adore l'Histoire même revisitée), que par l'écriture de Pierre Bordage qui est franchement très agréable et même poétique dans certaines descriptions de situations et de descriptions. A poursuivre…..la suite.




"Les chroniques de Hallow - Tome 1 – Le ballet des ombres" de Marika Gallman





Résumé :


Abby est capable d'absorber l'énergie des gens qui l'entourent, un pouvoir tombé en désuétude après la disparition des dieux et dont elle ne se sert que pour dévaliser des galeries d'art. Son destin lui échappe lorsqu'elle se rend compte que son dernier casse était un piège, que son maître chanteur n'a rien d'humain et que le flic qui la traque est immunisé contre son don.

Quelle est la véritable nature de ces hommes ?

Et surtout, comment les combattre ?

Des questions auxquelles Abby devra répondre rapidement si elle veut survivre à cette semaine infernale.


Mon avis :


Tome d'introduction à une toute nouvelle série, je viens de découvrir Abby, la trentaine, voleuse bien plus que douée, aux talents multiples et magiques (elle peut absorber l'énergie des personnes qui l'entourent, les faisant ainsi tomber dans les pommes le temps de commettre ses forfaits), elle remplit ses missions avec son frère Harrison, sous l’œil avisé de leur père, ancien marine. Seulement son dernier casse dans une galerie d'art s'est soldé par un dérapage de son pouvoir, le gardien à qui elle a pris son énergie est demeuré dans le coma . Elle n'est plus sûre d'elle, de son pouvoir et hésite à recommencer.

Une nouvelle mission est confiée à nos héros et là tout part en vrille. La pierre dérobée est fausse, un maître chanteur Mr Smith (tout sauf humain) la prend en défaut la force à travailler pour lui. Mais justement ce dernier n'en connaîtrait-il pas plus sur elle, qu’elle même.

Livre sympathique, très dynamique qui se lit facilement et avec bonheur. J'ai passé un très bon moment avec lui. On a vraiment pas le temps de s'ennuyer, tant les événements s'enchaînent. A présent il ne reste plus qu'à attendre la suite des aventures de notre petite Kao...







mercredi 2 mars 2016

"Rock War" de Robert Muchamore

tous les livres sur Babelio.com

Résumé :


Jay joue de la guitare, écrit des chansons et rêve de devenir une rock star. Mais ses ambitions sont étouffées par sept frères et sœurs et un terrible batteur.

Summer travaille dur à l’école, prends soin de sa grand-mère et possède une voix qu’une seule personne sur un million a. Mais son talent va-t-il triompher de ses nerfs ?

Dylan est plus heureux couché sur son lit superposé à fumer, mais le prof de rugby de son école à d’autres plans pour lui. Il rejoint un groupe à contre-cœur pour éviter de méchants plaquages et la boue glacée.

Ces trois ados sont sur le point d’entrer dans la plus grande bataille de leur vie.


Mon avis :


J'ai eu la bonne surprise d'avoir été sélectionnée pour recevoir ce nouveau roman de Robert Muchamore auteur de Cherub (littérature ado que je ne connais pas encore, mais que je ne saurais ignorer encore longtemps). Merci à Babelio et aux Éditions Casterman de m'avoir fait participer à cette découverte.

Je ne peux faire de comparaison donc avec ses romans précédents, mais je dois dire que cette immersion dans les aventures rockn'roll de personnages très attachants, mais très différents les uns des autres m'a beaucoup plu. L'intrigue et l'histoire sont bien menées et on est tenu par le rythme du livre à l'image de la musique, très entraînant. L'écriture de Robert Muchamore est très agréable et rythmée, on se laisse porter par son histoire dynamique.

En plus de la musique, on découvre les situations sociales totalement différentes, entre les différents protagonistes : Jay, le guitariste, fait partie d'une famille recomposée avec sept frères et sœurs, Summer jeune adolescente avec déjà à son âge de lourdes responsabilités sur les épaules qui ne la rend que plus attachante, (quoique je me suis demandée si les services sociaux n'allaient pas lui tomber dessus) et enfin Dylan le mieux loti de tous financièrement parlant mais sans vraiment d'ami. On voit donc l'émergence des trois héros dans trois groupes différents, et on se doute bien que la suite de la série nous mettra en face de leur réunion.

Je dois dire que même si je n'ai pas une grande connaissance de la musique, le livre est très accessible malgré les nombreuses références artistiques qui y sont mentionnées. On apprend à connaître le cheminement des jeunes groupes à travers les premières auditions et concours de leurs âges.

Un livre pour ado qui plaira j'en suis sûre aux fans de musique et de groupe rock, ainsi que de téléréalité, car on voit émerger dans le livre, le démarchage d'un groupe de production qui veut monter et recruter de jeunes talents pour une émission de télé-réalité.

Premier tome d'une série ado, fort sympathique qui saura plaire à nos jeunes amateurs de musique.







mercredi 24 février 2016

"Clandestines" de Christine Deroin

tous les livres sur Babelio.com






Résumé :


Une vieille dame, repliée sur elle-même et méfiante par expérience, se retrouve la seule personne à la peau blanche dans son immeuble du 18ème à Paris.?
Deux personnes vont surgir dans sa vie, Diaminatou, une petite fille africaine à la recherche de sa mère disparue et Idiatou, une jeune femme malienne, sans papiers.
Une clandestine. Une amitié naîtra-t-elle entre ces personnes ?

Avec son écriture coup de poing, Christine Deroin fouille dans l'âme humaine qui, si elle n'est pas toujours noire, est rarement immaculée.


Auteur Christine Deroin :


Christine Deroin vit à Paris, dans le 18e arrondissement. Piano, danse, solfège, chorale, elle a eu la chance de tout approcher pendant son enfance. Elle a su très vite que la vie et l’artistique pouvaient se mêler. Passionnée de théâtre, elle a choisi de faire de la mise en scène et adapte huit pièces. Du bouillonnement théâtral au silence de l’écriture il y a un fossé qu’elle franchit. Elle commence par écrire des pièces de théâtre et puis se lance dans l’écriture de romans. Un de ses romans, Mot à mot, a reçu le prix Murat en Italie.



Mon avis :


Romancière et metteur en scène de théâtre, Christine Deroin anime des ateliers d'écriture. Je remercie Babelio et Les Éditions Chèvre-Feuille Etoilée de m'avoir permis de lire son 11ème roman sorti le 08 février 2016.


Clandestines, c'est la rencontre de deux femmes, une vieille dame française de 80 ans, Colette, et de Idiatou, une jeune femme d’origine Malienne en situation irrégulière, sans papier.

La narration du livre se fait à travers Colette, on assiste au début à son questionnement sur sa vie, sa solitude, ses déboires et ses échecs tout au long de la vie. On se rend compte qu'elle est aigrie de part sa peur de tout et des autres.

Un beau jour, sa solitude lui pesant trop, elle fait un premier pas vers une jeune femme noire, qui s'occupait de son vieux voisin décédé, et qui se retrouve à la rue sans papiers.

On a l'impression tout au long du livre, d'un jeu du chat et de la souris. On se rend compte, que finalement Colette ne fonctionne que par la domination et l'obligation de l'autre. Je l'ai trouvé très manipulatrice, faisant preuve d'égoïsme vis à vis d'Idiatou, en la rendant dépendante de son bon vouloir. Le pire c'est que Colette, se voit en sauveuse et croit en sa générosité vis à vis d'Idiatou.

Le tragique de l'histoire, c'est que ce genre de situation nous ramène à l'actualité des sans-papiers, leur fragilité et leur dépendance.

Un livre très court mais marquant, qui soulève plusieurs problèmes de notre société, la solitude des personnes âgées, le manque de générosité vis à vis de ceux qui nous entourent, la condition de ces femmes sans « papières » comme elles se nomment elles-mêmes, souvent venant de pays où elles n'ont aucun droit et vers lequel elles ne veulent pas retourner quitte à commettre l'irréparable.

Beau livre, très touchant qui m'a beaucoup remué.




dimanche 21 février 2016

"Le cheval d'Orgueil" de Galic et Lizano (adaptation du livre de Pierre Jakez Hélias





Résumé :



Récit autobiographique, Le Cheval d’Orgueil de Pierre-Jakez Hélias a rencontré un succès phénoménal en librairie (près de 2 millions d’exemplaires circulent à ce jour dans le monde).
Cette œuvre, qui brille par son authenticité et sa force, retrace l’enfance et l’adolescence d’un petit Breton du pays bigouden, entre la Première Guerre mondiale et le milieu des années 30.

Avec lui, se révèlent les visages d’une famille, la personnalité d’un village, les contours d’une région. On découvre un « pays », celui d’une nation paysanne luttant pour sa survie. Touchés par la sensibilité qui émane du regard de l’enfant, Bertrand Galic et Marc Lizano ont souhaité revisiter un passé, un patrimoine en explorant, dépoussiérant et adaptant ce récit pétri de mystère, de rêve et d’aventure. Et quel plus beau moment que celui de la commémoration des 20 ans



Mon avis :


Un grand merci à Babelio et aux éditions Noctambule/Bd pour la découverte de cette jolie adaptation du « Cheval d'Orgueil ».

La bande-dessinée « Le cheval d'orgueil » est une libre adaptation du livre de Pierre Jakez Hélias, écrivain bigouden qui raconte son enfance, son adolescence , son pays, le passage de la région entre l'entre-deux guerres, à l'ère moderne. En 1980, Claude Chabrol en fit une adaptation au cinéma avec si je me souviens bien Jacques Dufilho dans le rôle du grand-père.

Personnellement je trouve que cette adaptation en Bd est bien réussie, on a l'impression qu'elle prend même l'allure d'une fable au début quand le grand-père parle de ses racines à petit Pierre, on y découvre une ambiance nostalgique et pleine d'amour en ce qu'ils ont été, sont et seront. « Nous devons avoir confiance dans les arbres et nous méfiez du vent, croire en nos racines...et poussez nos bras en avant ».

Ce sont différents tableaux de la vie de petit Pierre que nous découvrons, son apprentissage de la vie, la transmission des anciens, les règles établies par l'école républicaine avec son fameux « Il est interdit de parler breton et de cracher par terre » qui a marqué beaucoup de petits bretons. Je retrouve à travers certains dialogues, des mots, des situations, des expressions de mes anciens. C'est une vision simple et touchante de la Bretagne et de ses habitants bigoudens dans l'entre deux-guerres.

Au début les dessins basiques m'ont fait penser que ce livre était plutôt destiné à un public enfant, j'ai plus l'habitude de dessins stylisés, fouillés, mais finalement dans cette simplicité et sobriété tout en noir et rouge, je me suis laissée à découvrir l'histoire de Perig . Et je me dis que je me replongerais bien dans le livre de Per Jakez Hélias que j'ai lu il y a très longtemps.


vendredi 5 février 2016

"Gildwin - Les légendes océanes" de Allan Toriel et Philippe Luguy


Résumé :

Guildwin est un jeune garçon plein d’idéal, rêvant de grandes aventures et de récits épiques. Incompris des siens, il décide de quitter tout ce qui faisait sa vie actuelle, surtout la jolie Azilis, pour découvrir le monde et ses légendes.

Mon avis : 


Gildwin veut devenir le plus grand des conteurs. Pour cela il veut trouver l'origine des légendes. Il va quitter sa compagne Azilis et rencontrer toutes sortes de personnages hauts en couleurs. Il part donc vers le Pays des légendes, en quête des légendes océanes dont il doit rapporter sept preuve de leurs existences.

Ce premier volume s'inspire surtout des légendes bretonnes,

On y parle de l''Ankou

De la cité de Dirac où on peut rencontrer les Morvanes

Ou encore de la légende du Scoul, un capitaine transformé en corbeau.

J'ai adoré les dessins, à la fois longilignes et tout en rondeur. Les couleurs, les formes tout concoure à donner une dimension fantastique à cette très jolie BD.

Plusieurs pages sont entièrement dessinées et on passerait un temps infini à tout détailler tellement c'est précis et joliment bien fait.

Bande-dessinée sortie en 2008, apparemment aucune suite n'est sortie et c'est bien dommage car j'ai beaucoup aimé.



jeudi 4 février 2016

"Nord et Sud" d'Elisabeth Gaskell



Résumé :


Dans l'Angleterre victorienne du milieu du 19e siècle, la jeune et belle Margaret Hale mène une vie confortable auprès de ses parents, dans la paisible et conservatrice région de la Cornouailles. Son père, ministre paroissial, décide un jour de renoncer à l’Église et part vivre avec sa famille dans le Nord de l'Angleterre. Margaret se retrouve alors plongée dans le monde industriel, ses duretés et sa brutalité. Au contact des ouvriers, la conscience sociale de la jeune fille va s'éveiller et la transformer radicalement.

Biographie de l'auteur :


Elizabeth Clerghorn Stevenson, surnommée «Shéhérazade» par Charles Dickens, fait partie de la grande et talentueuse cohorte des romancières anglaises du XIXe siècle, aux côtés de Jane Austen, Charlotte, Emily et Anne Brontë et George Eliot. Une fois qu'ils l'ont découverte, ses lecteurs lui restent très fidèles, car ses romans et nouvelles se distinguent par leur charme, leur vivacité, leur humour, leur intelligence et même leur courage, si l'on songe au tollé que soulevèrent au moment de leur parution certains d'entre eux, jugés beaucoup trop progressistes par une partie de la bourgeoisie d'outre-Manche.

Elle naît à Londres en 1810, elle est élevée par une tante dans le comté de Cheshire. En 1832, elle épouse le révérend William Gaskell.En 1848, elle remporte un premier succès littéraire, avec le roman Mary Barton. Deux ans plus tard, elle commence une collaboration avec le magazine de Charles Dickens, Household Word où paraîtra son œuvre la plus célèbre Cranford. Elle publie son premier roman sur l'Angleterre industrielle, North and South. Sa production littéraire est importante et d'une qualité qui ne faiblit pas ; Ruth (1853), son deuxième roman, qui aborde le sujet brûlant des filles-mères, fait quelque peu scandale ; La vie de Charlotte Brontë (1857); Sylvia's Lovers (1863) Cousin Phillis (1863-1864). À partir d'août 1864, Wives and Daughters paraît en feuilleton dans le magazine Cornhill et sa publication durera jusqu'en janvier 1866. Entre-temps, cependant, le 12 novembre 1865, Elizabeth Gaskell meurt brutalement, à cinquante-cinq ans.


685 pages


Mon avis :


Elizabeth Gaskell née en 1810, fait partie de la très belle pléiade de romancières anglaises du XIXe siècle, aux côtés de Jane Austen, Charlotte, Emily et Anne Brontë et George Eliot.

Nord et Sud est bien plus qu'une très belle histoire d'amour. C'est avant tout la rencontre entre deux cultures, celle aristocratique et terrienne du sud face à celle de l'industrie et de la bourgeoisie du Nord. Mais c'est aussi la découverte des relations patron-ouvrier.

Une très belle histoire d'amour entre deux êtres que tout oppose : éducation, milieux, culture...un homme, une femme au caractère bien trempé qui vont se découvrir petit à petit. Tout cela entouré de protagonistes fort attachant . La psychologie des héros et de ceux qui les entourent est très fouillée et cela à travers chacun des héros. Leurs joies, leurs peines, leur questionnement sont très présent et on se transporte à leurs côtés dans cette époque où tout est question de paraître, de classe de société, d'argent et de religion. On voit nos deux héros se rapprocher et surtout remettre en question tout ce qu'ils ont connu jusqu'à présent sans déroger à leurs principes.

Nord et Sud n'est pas qu'une histoire d'amour. En effet, Elisabeth Gaskell, qui était très sensible aux questions sociales, nous livre ici une belle description de la vie de province en comparant la vie du Sud de l'Angleterre aux milieux industriels du Nord. On y découvre une grande modernité de discours. Car on y parle déjà de concurrence étrangère, de crise économique, de grèves et de délocalisation.

J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Elisabeth Gaskel, elle est très agréable et fluide. On a qu'à se laisser porter par les mots et suivre les aventures de nos héros. Elle fait preuve de beaucoup de sensibilité tant dans la perception des sentiments que dans la description des problèmes sociaux dramatiques de l'époque.

Un grand merci à Liolo 85 de me l'avoir choisi pour la Pioche de Janvier. J'ai mis du temps à l'ouvrir mais je dois dire qu'une fois ouvert je ne l'ai plus lâché.







lundi 25 janvier 2016

"Le voyage de Monsieur Perrichon" d'Eugène Labiche



Résumé :


1860. Monsieur Perrichon est l'archétype de l'honnête bourgeois : commerçant enrichi, enflé de vanité, de suffisance, d'ambition mondaine et d'une morale quelque peu soumise aux circonstances. Il se retire des affaires et pour l’occasion, emmène sa femme et sa fille Henriette en voyage d’agrément sur le Mont-Blanc. Deux prétendants Daniel et Armand pistent la famille jusqu’au refuge d’altitude. Les Perrichon n’imaginent pas que les deux jeunes hommes donneront à ce séjour une tournure invraisemblable aux rebonds multiples : Armand sauvera du précipice M. Perrichon qui à son tour protégera du danger Daniel, le parfait flatteur et le plus apprécié... Lequel des deux obtiendra la précieuse main d'Henriette ?


Mon avis :


Le 10 septembre 1860, Eugène Labiche donnait au théâtre du Gymnase à Paris la première de sa pièce la plus représentative de la bourgeoisie du Second Empire : Le Voyage de Monsieur Perrichon, une comédie en quatre actes avec, dans le rôle de Monsieur Perrichon, un célèbre comédien de l'époque : Geoffroy (1813-1883).

La pièce connut un accueil triomphal et valut à Labiche le surnom de « roi du Vaudeville ». Le succès de cette pièce ne se démentira jamais. Elle entra ainsi au répertoire de La Comédie française en 1906. »


Dans le cadre du challenge 19ème siècle, je viens de découvrir cette petite œuvre du théâtre comique français en quatre actes qui date de 1860. C'est aussi la première pièce connue qui soit consacrée au tourisme, aux chemins de fer et à la montagne.

La famille Perrichon se rend à Chamonix. Le père est un bourgeois, sa fille est courtisée par deux rivaux amicaux. C'est une classique comédie amoureuse qui a pour toile de fond les voyages, les aventures à la gare et le tourisme en montagne.

Comédie de mœurs, aux situations cocasses et absurdes, elle met en évidence la peinture psychologique de Mr Perrichon : il se prend d'affection pour celui qui lui rend service et de haine pour celui qui lui sauve la vie : d'où la maxime en fin de pièce « Un imbécile est incapable de supporter longtemps cette charge écrasante qu'on appelle la reconnaissance ».

Je peux dire que je viens de passer un charmant moment en leur compagnie et que la leçon sera bien apprise par Monsieur Perrichon, qui sait reconnaître ses torts.

samedi 23 janvier 2016

"Nuage" de Christian Peultier (BD)








tome 1 – le don de la nature 
 tome 2 – Le bois sacré


L'histoire s'ouvre avec la naissance de Nuage, une fillette étrangement blanche et rousse pour la tribu africaine dans laquelle elle voit le jour. Une mère noire ne peut donner vit à une telle enfant pour le sorcier du village qui y voit un acte démoniaque. Toutes deux sont chassées et migrent en ville. Jeune fille, Nuage n'a pas d'amis, elle ne va pas à l'école et les autres enfants se moquent d'elle à cause de sa différence de peau. Son seul complice est le sorcier voisin. Sa mère n'aime pas cette fréquentation d'autant qu'elle ne sait pas ce que ce vieux fou peut bien lui apprendre. Au cours d'un voyage, elle se rend compte que sa fille possède un don exceptionnel : elle parle aux animaux.

Mon avis :

Que voilà une jolie Bd, tendre et poétique sur laquelle on a vraiment envie de s'attarder tellement les couleurs sont chaudes, les dessins pastel.

J'ai pris beaucoup de plaisir à flâner dans l'Afrique de Nuage : petite fille blanche née d'un couple noir et qui se fait rejeter par la population car les sorciers considèrent que c'est une malédiction.

Mais voilà, Nuage à un don, elle parle aux animaux et amène la paix entre eux et les hommes.

Joli conte sur la différence.

L'ouvrage en lui même est très beau. Le papier de qualité est épais et grenu comme une belle feuille de dessin.

Certaines cases m'ont fait penser à un carnet de voyage. On a vraiment l'impression de voyager avec Nuage.
Je dois dire que ce fut un joli coup de cœur pour les deux tomes.







"Neverwhere" de Neil Gaiman



Résumé :

Nous découvrons Richard Mayhew dans sa vie dans le Londres d’en Haut. Sa rencontre avec Porte, va chambouler sa vie. La jeune femme vient du Londres d’en Bas . Soudainement, il va alors devenir invisible, sa vie va être effacée, tout ça, car il a aidé une inconnue. Il ne lui reste plus qu’une solution : retrouver Porte dans l’espoir qu’elle sache comment lui rendre sa vie. Avec eux, Le Marquis de Carabas, qui aide la jeune femme, et Chasseur garde du corps.Porte est en effet poursuivi par deux hommes, deux tueurs de sang-froid : M. Croup et M. Vandemar.

Mon avis :

1ère lecture en 2010


Je ne suis pas une spécialiste du fantastique, je lis souvent à l'instinct et là j'ai adoré.
Tout démarre dans un monde normal, avec des gens normaux, et l'instant d'après on a l'impression d'être dans un monde entre réalité et rêves. Justement l'assemblage de toutes ces scènes qui paraissent se suivre sans lien, c'est tout juste comme un rêve, pas forcément toujours réjouissant pour les héros mais ils s'en sortent et c'est là l'essentiel.
C'est ce que j'ai apprécié. J'aime beaucoup ce genre d'écriture un peu décalée qui nous mène dans un monde qui justement à ces propres codes.
L'histoire est classique, c'est l'environnement et les descriptions qui le sont moins et qui m'ont attirés. Comme cette sorte de cour des miracles ou plutôt cour des brigands très hétéroclite :
je vous cite un passage qui m'a bien fait rire : "Tout le monde achetait. Tout le monde vendait. Richard écouta les cris du marché en commençant à déambuler dans la foule.
_ Ils sont beaux, ils sont frais, mes rêves. Cauchemars, cauchemars, première qualité ! Venez acheter mes beaux cauchemars.
_ Aux armes ! Armez-vous ! Défendez votre cave, votre caverne ou votre terrier ! Vous voulez leur taper dessus ? On a ce qu’il faut. Allez, ma belle, approchez, venez par ici…
_ Cochonneries ! Beugla une vieille obèse dans l’oreille de Richard quand il passa devant son étal malodorant. Détritus ! poursuivit-elle. Ordures ! Déchets ! Fange ! Immondices ! Servez-vous ! Tout est cassé et abîmé ! Saloperies, saletés et vieux tas de merde. Allez, allez, faites-vous plaisir.
Un homme en armure battait un petit tambour, chantait en même temps :
_ Objets perdus ! Approchez, approchez ! Voyez vous-mêmes. Objets perdus. Rien de trouvé ici, tout est garanti perdu. " Les personnages secondaires sont attachants même Mr Croup et Mr Vandemar, les deux vilains de services, qui l'un avec son langage châtié et l'autre qui ne pense qu'à manger, m'ont bien amusée. Et pourtant ce ne sont pas des tendres.
Donc je dirais que pour moi ce fut un coup de cœur. Je n'avais jamais lu de Neil Gaiman et si je peux je recommencerai 

2ème lecture : janvier 2016  lors de la lecture commune imaginaire sur Babelio
Que dire de plus que lors de ma première découverte de Neverwhere, et bien ma fois que l'ai lu avec plus d'attention. J'ai toujours autant apprécié l'aventure, la découverte de Richard avec le monde d'en Bas, l'enchaînement des événements, l'action, les personnages, mais aussi je me suis aperçue que Neil Gaiman, nous apportait une petite touche historique sur Londres, telle la Muraille de Londres construite sur les ordres de l'empereur romain Constantin, et dont il reste encore des vestiges de nos jours…. Ainsi que l'application bien définie aux noms des différentes stations du métro londonien. (Blackfriars : les moines noirs etc..), c'est carrément la ville en elle-même qui occupe une place centrale dans le livre, bien plus qu'un personnage à part entière. L'humour est discret mais bien présent, essentiellement lié au caractère empoté de Richard...enfin au Richard du début.. L'écriture de Neil Gaiman est dynamique, elle a du rythme, autant dans le langage soutenu du Marquis de Carabas, que dans celui plus populaire de Old Bailey ainsi que dans la narration des événements. La plupart des personnages sont attachant, même nos deux compères (vous savez de qui je parle, n'est-ce-pas???), le peuple des Parle-aux-rats, le peuple des égouts, ils ont tous leur rôles à jouer dans ce monde en négatif du nôtre. Car finalement nous sommes transposés de l'autre côté en négatif du miroir de notre monde. Le récit se termine en beauté, même si le dénouement m'a laissé un peu triste car nous vivons dans le monde de Richard au début du livre. Vous l'aurez deviné, j'ai toujours autant aimé...

A propos de ce livre :


- Prix Julia Verla
nger 1999.