jeudi 27 mars 2014

Rouge de sang de Alice Alenin




Résumé :

1888.
Issue de la haute bourgeoisie parisienne, Aurore Brisson, dix-sept ans, a tout pour être heureuse. Pourtant, la mort de ses parents, survenue peu après sa naissance, ne cesse de la tourmenter. Élevée par son oncle et sa tante, la jeune fille découvre l'existence d'un ancien révolutionnaire, qui porte son nom ! Plongée au cœur du conflit qui oppose la bourgeoisie au peuple, Aurore est prête à tout pour connaître enfin la vérité sur son passé.

Mon avis :

En 1888, Aurore, jeune fille issue de la haute-bourgeoisie parisienne, découvre la vérité sur ses origines modestes et l'implication de sa famille durant la Commune de Paris.
Les aventures de cette héroïne vive, passionnée, qui voit s'effondrer toutes les apparences dans lesquelles elle a grandit rend se petit livre jeunesse très agréable à lire. A conseiller à de jeunes adolescents amateurs d'Histoire.

Extrait du prologue :

Mai 1871

L'homme jeta son fusil d'un geste rageur. Il n'avait plus de poudre, plus de balles, plus rien. Un instant, il considéra les soldats qui lui faisaient face, là-bas, au pied de la barricade. Eux, ils en avaient encore, de la poudre et des balles. Et surtout, ils étaient nombreux. Bien plus nombreux que lui, et que les autres insurgés. Découragé, il passa la main sur son front où se mêlaient des traînées de sueur et de sang. Fallait-il se rendre ?
Désormais - et tous les hommes perchés sur la barricade en prenaient conscience - la lutte était sans espoir. Ils allaient gagner, ces soldats venus de Versailles pour arracher Paris des mains de son peuple. Les cadavres jonchaient les rues ; la capitale brûlait. Fallait-il continuer ? Continuer et mourir, bien qu'il n'y eût plus d'espoir ?
Descendre de la barricade... se rendre... vivre... Là-bas, dans son berceau, la petite Aurore dormait paisiblement. Il sourit en songeant à sa fille, son bébé, si fragile et si belle. Elle avait juste deux mois. Pourtant, à l'idée de capituler, une bouffée de révolte monta en lui. Sacrifier tout ce pour quoi ils s'étaient battus ? Leurs idéaux ? Leurs espoirs ? Il réalisa soudain qu'il lui était impossible de se rendre. Ce qui se jouait ici le dépassait. Ce n'était plus la lutte des ouvriers contre les bourgeois, ce n'était plus le cri d'une liberté agonisante, c'était... il ne le savait pas vraiment. Mais il savait que le monde qu'ils avaient construit, le monde dont ils avaient rêvé, leur cité idéale était en train de mourir, et qu'il mourrait avec elle.
Pendant soixante-dix jours, ils avaient anéanti les différends, combattu les injustices, triomphé des mauvaises volontés... Et maintenant ! Maintenant ! Voir leurs efforts réduits en cendre par la violence ! Voir s'effondrer ce en quoi ils avaient cru ! La colère le submergea. Il n'avait plus de balles ? La belle affaire ! D'un geste rageur, il se saisit d'une pierre. Il n'avait plus de poudre ? Il avait encore la force de ses bras ! Il envoya la pierre sur ses assaillants de toute ses forces.



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