Fiche
de l'auteur :
Né
à Pékin en 1956, Xu Xing fait partie de la « génération perdue
», ces enfants dont les parents, droitiers en 1958, furent envoyés
à la campagne pendant la Révolution culturelle. Lorsque Xu Xing
réussit à retourner à Pékin en 1981, il est pressé de gagner sa
vie et peu soucieux de s’engager dans la voie des études
universitaires. Il se retrouve à balayer dans un restaurant. C’est
alors qu’il se met à écrire. Ses premiers textes (1981) circulent
d’abord sous forme de polycopiés parmi la jeunesse pékinoise.
Son
roman Variation sans thème a été publié pour la première fois en
Chine en 1985. En 1991, il remporte le Prix Kurt Tucholsky de Pen
International.
Après
les événements de Tiananmen, Xu Xing se décide à aller passer
quelque temps en Europe. Il s’installe en Allemagne. La fondation
Böll lui attribue une bourse et l’invite pour un séjour d’un
an.
En
1995, il est sélectionné par le Nouvel Observateur comme l'un des
240 meilleurs écrivains au monde. Il est récompensé en 2003 du
titre de chevalier de l'ordre français des Arts et des Lettres, et
publie en 2004 son roman « Et tout ce qui reste est pour toi »,
qui a été traduit en français.
Traduit du chinois par Sylvie Gentil
Dans
une Chine qui se métamorphose à grande vitesse, le narrateur
s'étonne de rester immuable à lui-même, toujours aussi pauvre,
probablement détenteur du record pour sa tranche d'âge. Lorsque le
comité de quartier lui remet en désespoir de cause un brassard
rouge et un petit tabouret, le chargeant de la surveillance de son
immeuble, il ne peut s'empêcher de regarder passer les filles et de
remâcher le sens du mot "oisiveté", indifférent à son
nouveau rôle. Et lorsque l'antenne de télévision est dérobée
sous son nez, il ne lui reste plus qu'à partir de nouveau à la
recherche du véritable sens de l'existence. Après un séjour au
Tibet, il s'empresse de s'envoler pour l'Allemagne où il retrouve
son ami Xi Yong, et où il prend conscience des réelles difficultés
de l'expatriation, aux antipodes du mythe de l'Eldorado occidental.
Sa vie, ce sont ces allers et retours, ces fragments d'expériences,
ses réflexions sur le rythme de la vie, "ses désirs, ses
besognes, ses spasmes, ses tohu-bohu, ses naissances et ses morts".
Avec son héros qui a le sentiment d'errer entre démence et santé,
raison et insanité, avec sa vision du monde crépusculaire et son
regard sans concession sur une Chine aux portes d'une modernité
inquiétante, Xu Xing exprime les espoirs, les rancœurs et les
désarrois d'une génération qui refuse pêle-mêle le Parti, le
maoïsme, le luxe impérial, les inégalités sociales et la
destruction des petits hutongs du Pékin traditionnel au profit d'une
cité au visage lourdement fardé.
Mon
avis :
Je
suis bien en peine de dire si j'ai aimé ou pas, je dirais qu'il m'a
surtout interpellé . Je suis passé par des moments d'ennui, puis
d'un coup l'auteur nous réveille avec un mot, une phrase. J'ai eu
l'impression de ne pas être sur la même longueur d'ondes. Il est
vrai, que la culture et l'esprit chinois sont différents des nôtres
l'auteur se dénigre, et s'autosatisfait en même temps. Ce que j'ai
ressenti par contre, c'est le grand pessimisme de ce livre, on se
rend compte que la nouvelle génération est bien en peine de trouver
sa place dans son propre pays
Extrait
« Pas
question de me contenter d'un petit poste de gradé : le jour où je
me retrouverais en position de donner des ordres, le premier, et plus
sublime, que j'imposerais à l'univers serait d'interdire aux moins
de soixante ans d'être soldats. Et aux plus de quarante d'être
cadres d’État. La mort n'est plus bien loin, à cet âge, ce n'est
pas grave d'aller faire la guerre. Ce sont pourtant les sexagénaires
qui envoient les gens de vingt ans se faire tuer. »
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